Au Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay, nous mettons en place des pratiques pédagogiques innovantes et stimulantes. C’est pourquoi nous avons décidé d’intégrer graduellement l’éducation à l’alimentation durable pour soutenir la réussite éducative des élèves. D’ailleurs, notre leadership alimentaire s’inscrit dans notre Plan d’engagement vers la réussite 2023-2027 en matière de développement durable et de persévérance scolaire. L’intégration de l’agroalimentaire dans les classes vise aussi le développement de saines habitudes de vie, l’achat de produits locaux et l’établissement de partenariats avec la communauté.
Un contexte authentique d’apprentissage
L’éducation à l’alimentation durable offre des opportunités d’apprentissage au même titre que les cahiers d’activités traditionnels. L’alimentation devient donc le moyen pour travailler et intégrer des contenus disciplinaires tels que les mathématiques, les sciences, le français ou même l’anglais en plus de développer de nouvelles compétences liées aux habiletés sociales, aux habitudes alimentaires saines ou à la citoyenneté responsable.
« La grosse différence avec la cuisine, c’est que les élèves sont placés dans un contexte authentique d’apprentissage. Ils vont mobiliser les apprentissages vus en classe dans un contexte réel. », explique Julie Fortin, conseillère pédagogique à l’innovation.
Concrètement dans nos écoles, il y a une structure des activités éducatives culinaires en fonction des cycles scolaires et des contenus pédagogiques à voir, ce qui permet aux élèves de vivre des activités variées sur un même thème et d’évoluer dans leurs apprentissages. À titre d’exemple, au 1er cycle du primaire les élèves peuvent faire de la planification culturale, préparer la terre ou en apprendre sur les besoins des semis. Au 3e cycle, ils pourraient plutôt découvrir le pain et sa production, le développement de la chaîne de gluten, les différents levains et explorer les farines et leurs valeurs nutritives.
Un calendrier annuel de thématiques a aussi été créé pour orienter le choix des recettes utilisées lors des ateliers culinaires :
- Les récoltes (septembre et octobre);
- Hygge et réconfort (novembre et décembre);
- Découvertes boréales (janvier et février);
- Saines habitudes de vie (mars et avril);
- Renouveau et verdure (mai et juin).
Bien que les occasions soient plus nombreuses et le programme scolaire plus propice à l’intégration de l’éducation à l’alimentation durable au primaire, certains projets émergent ici et là dans notre Centre de services. Au Centre de formation générale des adultes et au Centre ressources, la cuisine est bien implantée dans les apprentissages. Au secondaire, l’alimentation est bien exploitée dans certains groupes d’adaptation scolaire, dans le cadre des cours de sensibilisation à l’entrepreneuriat, dans les parcours de formation axés sur l’emploi ou encore dans certains cours options ou projets pédagogiques particuliers.
L’accompagnement, c’est la clé
Pour mettre en place cette approche pédagogique, une collaboration est essentielle entre les enseignants et l’équipe de soutien pédagogique et technique, composée d’une conseillère pédagogique et de techniciens en gestion alimentaire. Un plan d’accompagnement est proposé à l’enseignant ou à l’équipe-école, lorsqu’il s’agit d’intégrer l’alimentation durable au projet éducatif. « On commence toujours par de l’exploration, on évalue les besoins, la réalité du milieu et les installations sur place. Nous allons ensuite offrir un soutien personnalisé, former les intervenants et les accompagner dans la mise en œuvre de leur projet. Il y a aussi un soutien pédagogique où nous discutons des intentions pédagogiques et des apprentissages à réaliser en cuisine. », mentionne Julie Fortin.
Et il n’y a pas que ces pratiques pédagogiques qui sont innovantes, les espaces d’apprentissages liés à ce projet le sont tout autant. En effet, Marie-Claude Bernard, technicienne en gestion alimentaire, souligne que « bien que certaines écoles primaires soient dotées de laboratoires culinaires complets, les activités peuvent se faire en classe dans tous nos milieux et cela inclut les recettes ! Certaines écoles vont avoir des serres dans les classes ou un jardin dans la cour. D’autres, comme dans le Bas-Saguenay, vont exploiter les classes extérieures. Chacun le fait à sa façon et nous les aidons à intégrer l’alimentation de la meilleure façon possible. ». D’autant plus que les classes peuvent se déplacer chez des partenaires comme à la Plateforme bioalimentaire boréale Solidar.
Collaborer avec la communauté
Puisque le développement de partenariats avec la communauté est un objectif très important de notre projet de leadership alimentaire, nous le déployons à travers les activités pédagogiques liées à l’alimentation. Cela peut se traduire par l’organisation d’un marché communautaire par les élèves, par la distribution de plats cuisinés dans les foyers pour personnes âgées, par l’invitation d’un mentor culinaire tel qu’un chef de restaurant régional, par des activités à la ferme et bien plus.
Un plan stratégique à long terme permet aussi de collaborer avec des agriculteurs pour l’approvisionnement en ingrédients locaux. « En sachant un ou deux ans à l’avance les recettes que nous travaillerons en classe, nos partenaires peuvent faire pousser les légumes en conséquence et nous approvisionner. », précise Marie-Claude Bernard. Le Centre de services scolaire travaille aussi étroitement avec la Table agroalimentaire du Saguenay—Lac-Saint-Jean pour promouvoir les aliments locaux de la Zone boréale.